• Drôle de titre non ?

    C'est pourtant celui d'un livre que m'a prêté Brigitte alias ECUREUIL BLEU et que j'ai dévoré avec grand intérêt :

    Pardonnable impardonnable

     

    Résumé :

    Un après-midi d'été, Milo, douze ans, fonce à vélo sur une route de campagne. L'ivresse de la descente, un virage, et c'est la chute.
    Tandis que l'enfant se bat pour sa vie, c'est toute sa famille qui vole en éclats. Milo était censé réviser ses cours d'histoire. Que faisait-il sur cette route ? Chacun
    cherche le coupable, mais personne n'est innocent.
    Dans ce ballet des aveux où défilent les parents, Céleste et Lino, l'indéchiffrable grand-mère Jeanne et la jeune tante Marguerite, se dessinent peu à peu les mensonges, les rapports de force et les petits arrangements qui cimentent la famille. L'amour que tous portent à Milo suffira-t-il à endiguer la déflagration?

    Un roman vibrant qui explore avec justesse nos cheminements souterrains vers le pardon.

     

    Je n'avais jamais lu cet auteur dont mon libraire m'avait pourtant vanté les livres et en particulier "Par amour". J'ai été séduite par son style et sa manière de peindre les personnages de manière si empathique et si authentique. Elle leur donne la parole au fil des chapitres et chacun déroule tour à tour une histoire de famille lourde de secrets, de non-dits, de mensonges, de culpabilité.

    Milo, jeune garçon de douze ans, sombre dans le coma après un accident lui laissant de nombreuse séquelles. Ce gamin, c'est le soleil, le sourire, la vie. Son accident le place plus que jamais au centre d'une famille qui, sous le choc voit sa structure chanceler. Une étincelle a allumé la mèche et un processus de petites et grandes explosions en chaîne s'est mis en route. Peu de personnages dans cette histoire : une mère (la grand-mère de Milo), ses deux filles, l'une qu'elle aime l'autre qu'elle n'aime pas, un gendre. A travers leur incapacité à parler, s'expliquer, à affronter leurs fantômes, un délitement progressif et qui fait peine à voir  prend finalement la place principale. Un énorme gâchis que l'on voit se dessiner inexorablement

    Mais la vie est pleine ressources, et après la colère et l'amertume, l'espoir et le pardon sont une possibilité qui est offerte à tous. Comment ne pas le souhaiter. Et aussi comment pour ces personnages envisager la réconciliation quand toutes les limites semblent dépassées.

    Valérie Tong Cuong nous ficelle littéralement dans son roman en forme de puzzle dont les nombreuses pièces s'imbriquent merveilleusement bien, nous rendant suspendus à un dénouement impossible à deviner. Les rebondissements sont nombreux, les personnages ont une véritable épaisseur, ce sont de "vrais gens" qui ont un passé, des sentiments, des doutes, des peurs, des rancoeurs et un incroyable besoin d'amour et de pardon.

    La magie de ce roman est que le centre de gravité de l'histoire semblait représenté par le jeune Milo. La réalité se révèle être finalement beaucoup plus subtile et nous prouve que les points d'ancrage ne sont pas toujours uniquement ceux que l'on croit.

    Alors vous conseille vraiment de découvrir cette belle histoire, émouvante, très prenante et d'une grande humanité.

     

    Un petit extrait ?

    "Ce matin, il est descendu torse nu pour prendre son petit déjeuner plus tôt que d'habitude, ses cheveux bruns en épis, son pantalon de pyjama trop court, a-t-il senti l'urgence de vivre, d'exploiter chaque instant avant le crash ? Il m'a embrassée rapidement, depuis qu'il a fêté ses douze ans, il n'est plus certain d'être encore un enfant alors il refuse les câlins bien qu'il en crève d'envie, renonce au chocolat au profit d'un café qu'il avale en réprimant de multiples haut-le-coeur, s'applique en somme à devenir un homme."  (p 21)


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  •  

    Nous sommes nombreux à connaître Rebecca et à avoir suivi les affres de l'édition de son premier roman avec son lot d'impatience, de déceptions, de découragement puis après beaucoup de ténacité, de publication.

    La pauvre Rebecca a dû se résoudre à passer par l'auto-édition mais pauvre... pas si pauvre, car désormais le mérite de son roman lui revient en totalité ainsi que le succès qui ne manquera pas de suivre car cette histoire est vraiment une réussite !

    Que je vous présente le bébé :

     

    Le fil d'argent

     

    Résumé :

    Thomas Gordon, journaliste d’investigation au New-York Daily News, voit son existence basculer un jour de blizzard. Et rien ne l’avait préparé à ça. Comment reprendre le cours de sa vie lorsque l’on se retrouve soudain doté de dons paranormaux ? Comment rester les pieds sur terre lorsque l’on peut désormais sortir de son corps et dépasser les limites de l’Espace et du Temps ? 
    Bientôt les coïncidences s’accumulent et un puzzle hallucinant prend forme… Pour ne pas devenir fou, Tom devra s’engager corps et âme dans l’enquête la plus incroyable de sa vie, où Passé et Présent se trouvent étroitement liés. Et si rien n'était dû au hasard ?

    Dès le début, Rebecca sait capter notre attention de sa belle écriture, énergique et dynamique qui nous embarque tout de suite dans une histoire qui commence tambour battant, celle de Tom dont l'existence bascule soudainement, le plongeant dans un coma qui le transformera à tout jamais . Deuxième chapitre, nous voilà transportés en 1940 dans la France occupée, autre époque, autre genre mais le même souci du détail qui titille notre curiosité et qui nous fera suivre avec passion ces deux histoires parallèles. Vous imaginez bien qu'il y a un lien entre elles que vous découvrirez au fil des lignes, sans précipitation mais à point nommé.

    Rebecca nous avait prévenus, il y a une dose de fantastique dans ce roman. Mais y a aussi et surtout des descriptions, des lieux, personnages ou circonstances si détaillés et si vivants que l'on devine la précision des recherches qu'elle a faites pour rendre ce roman aussi réaliste que possible. Et au-delà de ce réalisme qui pourrait être purement documentaire, il y a cet amour de la vie qui transparaît dans chaque situation. La partie historique même précise laisse la part belle à de vrais  personnages,  pétris d'humanité avec tout ce que cela comporte. J'ai été impressionnée de l'infinie variété des sentiments véhiculées par ce bel ouvrage me suis sentie profondément touchée par ces êtres devant faire face envers et contre tout, malgré... malgré  l'occupation, les privations , l'horreur nazie. 

    Un retour régulier dans le présent nous amène à d'autres réflexions et questions plus métaphysiques mais que tout homme se pose un jour. L'aspect fantastique permet d'évoluer plus à l'aise dans des concepts tels que le sens de la vie, la vie après la mort, ouvrant tous un champ de possibles mais sans enfermer le lecteur dans un dogme quel qu'il soit.

    J'ai aimé tout cela et je me suis dit parfois... "mais il y a combien de livres là-dedans ???" smile

    Et pourtant Rebecca m'a embarquée dans une sacrée histoire pleine de richesses et de suspense et je l'en remercie. J'ai ressenti souvent l'urgence du coeur ! tant de messages à passer...

    Rebecca Bravo ! même si tu ne devais écrire que ce livre (ce qui serait fort dommage) ce sera à jamais un très bel ouvrage et un témoin important à transmettre à tes petits et à tous tes lecteurs.

    Merci à toi.

     


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  • J'ai lu récemment un roman qui m'a beaucoup touchée...

     

    La grand-mère de Jade

    "La grand-mère de Jade" de Frédéric Deghelt - 2009

    Résumé :

    "Les livres furent mes amants et avec eux j'ai trompé ton grand-père qui n'en jamais rien su pendant toute notre vie commune.

    Quand Jade, une jeune femme moderne, "enlève" sa grand-mère pour lui éviter la maison de retraite et fait habiter à Paris celle qui n'a jamais quitté la campagne, beaucoup de choses en sont bouleversées. A commencer par l'image que Jade avait de sa Mamoune, si bonne, si discrète...

    Une histoire d'amour entre deux femmes, deux générations, au dénouement troublant.

     

    Mamoune âgée de 80 ans fait un malaise et est retrouvée gisant chez elle. Aussitôt ses trois filles organisent son départ en maison de retraite pour la protéger (d'elle-même ?) et la savoir en sécurité. Leur frère qui vit en Polynésie alerte sa fille Jace qui décide d'organiser manu militari une évasion en bonne et due forme et emmène sa grand-mère à Paris où elle vit. S'organise alors une vie commune basée sur leur mutuelle affection, la complicité qui les lie, le dévouement, mille attentions de l'une envers l'autre et de nombreuses confidences.

    Ainsi débute une histoire chargée d'amour, teintée de réflexions sur la vie, l'amour, la vieillesse, la cohabitation, l'autonomie, la culpabilité, la reconnaissance, la rencontre des générations... mais aussi sur la lecture, les difficultés à vivre de sa plume, le marathon pour qui rêve d'être publié, la relation avec la lecture, l'interprétation des mots et de leur mise en forme...

    Une histoire dense et pleine de richesse écrite d'une plume alerte et bienveillante. A la fin du roman, la tranche de mon livre s'était transformée en hérisson coloré car je n'ai pu m'empêcher de noter de nombreux passages pour les relire tranquillou plus tard.

    Comme par exemple :

    "- Pff quatre-vingts ans. Je les ai certes, mais eux ne m'auront pas. Je me sens beaucoup mieux qu'à soixante, un âge auquel, tout habituée que j'étais à sauter comme un cabri, je me laissais aller à la moindre plainte dès que mon corps faisait jouer ses rouages. C'est à peu près à cette époque  que j'ai découvert des muscles, nerfs et articulations que je ne soupçonnais même pas. Sans doute vexés de mon ignorance, ils ont entrepris de m'informer des maux qu'ils pouvaient bien m'infliger." (page 286)

    "Nous sommes aveugles et ce que nous voyons chez nos plus proches c'est ce que nous croyons savoir d'eux" (page 134)

    "Je me souviens d'avoir été fascinée par le miracle des bons livres qui arrivaient au bon moment de la vie. Ceux qui parfois tombaient des étagères pour venir répondre à des questions que me posait l'existence." (page 167)

    Quelques unes des phrases qui m'ont touchées, parmi d'autres très nombreuses, un livre que j'avais hâte de retoruver et dont l'histoire laisse une trace durable.

    Vraiment un très beau moment de lecture !

     


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  • "Une fille de treize ans est encore une enfant, capable de s'amuser  comme une folle à enflammer de l'herbe dans une boîte de conserve ou de se tordre de rire en voyant la mine du voisin dont elle a tiré la sonnette ouvrir sa porte pour découvrir qu'il n'y a personne. Les filles de treize ans peuvent vraiment croire que la seule raison qui les empêche d'épouser John Travolta, c'est qu'il a déjà une petite amie ... et que recevoir le coup de fil de tel garçon _ou de telle fille_est la chose la plus merveilleuse qui leur soit arrivée. Les fille de treize ans croient aux pères héroïques et aux méchantes belle-mères. Aux paroles des chansons, aux conseils de leurs amies du même âge _et aussi que leur premier amour durera toute la vie."...

    ..."La fille de treize ans déteste sa mère. Adore son père. Déteste son père. Adore sa mère. Alors quoi ?
    Les filles de treize ans sont grandes et petites, grosses et maigres. Ni l'un ni l'autre ou les deux. Elles ont la peau la plus douce, la plus parfaite, et parfois en l'espace d'une nuit, leur visage devient une sorte de gachis. Elles peuvent pleurer à la vue d'un oiseau mort et paraître sans coeur à l'enterrement de leurs grands-parents. Elles sont tendres. Méchantes. Brillantes. Idiotes. Laides. Belles.
    Quant au sexe... Le sexe est une chose répugnante, effrayante et irrésistible. Une fille de treize ans ne veut pas penser au sexe. Elle ne pense qu'à cela.

    Extraits de l'homme de la montagne page 215-216

     

    Je viens de voyager au coeur de la prime adolescence à travers deux livres, grâce à  Astrée du blog ROUGE VELOURS qui m'a permis de découvrir un bel auteur.

    Pour une mise en bouche, en voici les résumés :

     

    "L'homme de la montagne" de Joyce MAYNARD

    Vous avez dit adolescence ?

    Résumé : Juin 1979, Californie du Nord. Rachel, 13 ans, et sa soeur Patty, 11 ans, sont délaissées par leurs parents : une mère souvent absente et un père volage. Leur quotidien ennuyeux est soudain interrompu par une affaire de meurtre en série que leur père, l'inspecteur Torricelli, est chargé de résoudre. Trente ans plus tard, Rachel, devenue romancière, raconte l'été qui a bouleversé leur vie.

     &

     "Long week-end"  de Joyce MAYNARD

    Vous avez dit adolescence ?

    Résumé : Cette année 1987, une chaleur caniculaire s'abat sur la côte Est pendant le long week-end de Labor Day. Henry a treize ans, vit avec sa mère, ne supporte pas la nouvelle épouse de son père, aimerait s’améliorer au base-ball et commence à être obsédé par les filles.Jusque-là, rien que de très ordinaire, sauf que sa mère, elle, ne l’est pas. Encore jeune et jolie, Adèle vit pratiquement retirée du monde et ne sort qu’en de rares circonstances. La rentrée des classes qui approche la contraint à conduire son fils acheter vêtements et fournitures au centre commercial. Et là, planté devant le présentoir des magazines où il essaye de feuilleter Playboy, Henry se heurte à Frank, ou plutôt Frank s’impose à Henry: Frank, un taulard évadé, condamné pour meurtre…Pendant quatre jours, le trio va vivre un surprenant huis-clos, chacun se révélant un peu plus au fil des heures. Et, vingt ans plus tard, avec émotion et humour, Henry révélera les secrets de ce long week-end qui lui a appris à grandir…

     *********

    Au-delà d'un voyage au temps de ma jeunesse, j'ai découvert avec délice des personnages vraiment attachants sur lesquels il est impossible de ne pas projeter ses propres souvenirs. Les deux histoires sont bien menées, happant le lecteur et le rendant attentif jusqu'à l'épilogue, ménagant un vrai suspense sans aucune acrobatie mais par une observation très fine de la psychologie des personnages.

    Ces deux histoires sont une plongée tout en sensibilité et très bien écrite dans le monde de la prime adolescence. Des détails, des contradictions, fantasmes, quête d'absolu,  sentiment d'abandon, de trahison, enthousiasme exhubérant, fascinations irrépressibles se succèdent et s'entre-choquent comme autant de défis à relever quand on a treize ans. Une palette complète des tempêtes qui secouent ces adultes en devenir, décrits avec une grande finesse par Joyce Maynard.

    J'ai découvert cet auteur avec bonheur et ai déjà emprunté un autre ouvrage à la médiathèque pour le plaisir de lire sa connaissance de la nature humaine qu'elle décline avec beaucoup de poésie et pourtant de façon très réaliste. Elle nous emmène dans la tête de ces ados qui se trouvent face à la réalité de leur parents, qui les dépasse. Pourtant,toujours ils font face, maladroitement parfois, avec quelques erreurs de jugement souvent. La psychologie des adultes n'est pas pour autant laissée de côté et les histoires ont la densité du temps qui passe, un long week-end, plusieurs mois... tout est là pour nous embarquer dans le grand voyage de la vie.

    "Long week-end" nous fait découvrir les bonheurs et les tourments d'un jeune garçon. Je n'en ai pas noté d'extrait mais vous découvrirez une recette de tarte aux pommes qui à elle seule vaut le détour. Je n'en dis pas plus...

    "L'homme de la montagne" parle des filles, des copinages, des trahisons, de la sororité (ça se dit ça ?).

    J'ai vraiment aimé ces deux livres. Si vous vous laissez tenter, j'espère que vous les apprécierez autant que moi.

    Beau dimanche à vous tous.


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  • Parmi mes lectures d'été se sont glissées ces paroles vagabondes dont je parle aujourd'hui car elles sont pleines de rêve et de légendes, de sagesse aussi. Des petits textes courts nous emmènent en Amérique latine hors du temps et dans l'air du temps, une dimension particulière pleine de poésie. Chaque conte recèle une surprise, un coup de coeur ou une émotion particulière. 

     

    PAROLES VAGABONDES

     

    Sur le quatrième de couverture, l'auteur est présenté ainsi :

    "Essayiste, journaliste, chroniqueur, historien, poète et conteur, Eduardo Galeano, né en 1940 à Montevideo, est un clairvoyant analyste de l'histoire de l'Amérique latine. Exilé des dictatures uruguayenne et argentine, il a vécu en Espagne avant de retourner en Uruguay en 1985 où il vit aujourd'hui. Son oeuvre franchit les frontières entre les genres comme elle traverse celles des pays qu'il évoque. Dans ses écrits, la poésie, l'histoire, la politique se relaient pour donner vie à un style unique et hybride, reflet de l'inouïe richesse du monde."

    Un écrivain qui sait cultiver la tendresse, l'humour et la sincérité avec brio. J'ai eu un coup de coeur pour tous ces prénoms portés par les multiples personnages rencontrés : Cantalico, Primero, Secunda, Felicindo, Lucho, Dulcidio, Benito et tant d'autres, tous porteurs de lumière. Des petits lumignons pour ce passeur d'histoires.

    Ce livre, que je picore, m'apporte beaucoup de bien être et j'avais très envie de le partager.

    Un petit conte que j'aime beaucoup et que je recopie ici. Je ne pense pas léser l'auteur en lui empruntant une de ses nombreuses pépites mais j'enlèverai l'extrait si cela gênait qui que ce soit...

     

    HISTOIRE DE LA MESANGE QUI PERDIT UNE PATTE

     

    Ses enfants avaient déjà cassé leurs coquilles et sortaient la tête du nid en piaillant. La mésange s'envola à la recherche de nourriture. C'était l'hiver à Colchagua et la neige lui gela une patte. La mésange protesta :

    _ Pourquoi m'as-tu rendue boiteuse ?
    Et la neige répondit :
    _ Parce que le soleil me fait fondre.
    Et la mésange alla se plaindre au soleil et le soleil dit :
    _ Parce que le brouillard me cache.
    Et le brouillard :
    _ Parce que le vent me pousse.
    Et le vent :
    _ Parce que le mur m'arrête.
    Et le mur :
    _ Parce que la souris me ronge.
    Et la souris :
    _ Parce que le chat me mange.
    Et le chat :
    _ Parce que le chien me poursuit.
    Et le chien :
    _ Parce que le bâton me frappe.
    Et le bâton :
    _ Parce que le feu me brûle.
    Et le feu :
    _ Parce que l'eau m'éteint.
    Et l'eau :
    _ Parce que la vache me boit.
    Et la vache :
    _ Parce que le couteau me tue.
    Et le couteau :
    _ Parce que l'homme m'aiguise.
    Et l'homme :
    _ Parce que l'homme Dieu m'a fait.

    En claudiquant, la mésange se mit à chanter à la recherche de Dieu. Dieu l'entendit, et alors elle lui demanda pourquoi il avait fait l'homme qui aiguise le couteau qui tue la vache qui boit l'eau qui éteint le feu qui brûle le bâton qui frappe le chien qui poursuit le chat qui mange la souris qui ronge le mur qui arrête le vent qui chasse le brouillard qui cache le soleil qui fait fondre la neige qui a gelé ma patte.

    _ Ah ma pauvre petite mésange, répondit Dieu, j'ai dû faire l'homme pour que l'homme me fasse moi.

    (Extrait de Paroles vagabondes d'Eduardo Galeano - Editions LU>< - pages 228-229)

     

    PAROLES VAGABONDES

     

    Et il ne faut surtout pas oublier les gravures de José Francisco Borges qui illustrent chaque page. La rencontre de cet artiste brésilien et de l'auteur est racontée en préambule, deux pages qui contienne contiennent en peu de mots la symbiose de ces deux hommes et la naissance de ce beau livre.

    Alors si le coeur vous en dit, ne vous privez pas ! smile

     

    Un beau dimanche à tous !

     

     


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