• Dernier sujet de l'année, voici ce que nous propose MILETUNE...

    Oui mais...

    et le mot imposé est CURSUS.

     

    Voici ma participation :

    OUI MAIS...

    Le cuisinier perplexe se gratte la tête. Ses nouveaux clients demandent un soin particulier car ils sont les hôtes de Monsieur Disney lui-même et la carte doit être à la hauteur du prestige de ses nouveaux convives.

    Un déjeuner plaisant, nourrissant et rapide car la grande parade de Noël n'attend pas. Monsieur le cuistot est aguerri aux commandes de repas les plus extraordinaires, mais là il doit satisfaire le plus grand nombre avec une formule de fast food un peu chic.

    Bien sûr, en bon américain il a pensé aux fabuleux hot-dog qui ont fait son succès à ses débuts, mais comment servir du chien chaud à Dingo ou à Pluto... une idée de très mauvais goût.

    La question est... que sert-on dans le monde des cartoons ?

    De belles grosses volailles fumantes, bien dorées, odorantes. Oui... mais non ! Blanche-Neige est l'amie des animaux... Décidément, mieux vaut éviter la viande.

    Le chef aperçoit un cow-boy installé à une table en formica en train de siroter un café. C'est bon le café pour une pause mais il faut du solide aussi. Eh bien oui ! une belle tarte aux pommes bien appétissante comme celles dont le parfum semble traverser l'écran et fait saliver petits et grands depuis l'invention du dessin animé. Oui? Mais non ! Blanche-Neige nous ferait un malaise, elle qui a dormi si longtemps à cause d'une pomme empoisonnée.

    Un petit potage à la citrouille ? C'est cendrillon qui s'insurgera car elle ne s'est jamais remise de se retrouver en guenilles sur ce gros légume, au douzième coup de minuit. Un poisson en nuggets ?... La petite sirène va monter au créneau. Ces princesses sont décidément infernales ! Mary Poppins est moins compliquée mais son sac contient tant de choses qu'elle a déjà prévu son déjeuner. Il a bien pensé aux pasta-box personnalisées, mais ces demoiselles vont crier haut et fort que cela fait grossir.

    Le cuisinier soupire. Il y a toujours un mais... Son cursus long comme le bras l'a amené à travailler auprès des plus grands, il compte même parmi ses anciens clients un président de la république et une duchesse. Cependant, cette fois, la tâche est vraiment ardue...

    Alors là c'est sûr ! Il va rendre son tablier. Tous ces pourvoyeurs de rêve n'ont qu'à vivre d'amour et d'eau fraîche... ou alors ils n'ont qu'à se faire cuire un œuf !!!

     


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  • Voici le nouveau sujet de Miletune, un peu étrange...

    Miletune n° 49 : mission impossible

     

    Et le mot à ajouter est "TENTATION"

    Allons-y !...

     

    MISSION IMPOSSIBLE

    « … Ne nous soumets pas à la tentation
    Et délivre nous du mal... »

    M'sieur le curé est désespéré. Son évêché l'a envoyé évangéliser la neuve population, ainsi qu'on l'appelle, dans la cité joyeuse qui jouxte désormais le vieux village. Les habitants, magnifiques humanoïdes sortis d'un cerveau surdoué, ont été groupés par genre pour créer une communauté parfaite. Sourires, politesse et courtoisie sont les premières caractéristiques qui captent l'attention lorsque le promeneur arrive sur la place propre et gaie de ce hameau accueillant. Les femmes sont belles, les hommes aussi. Un petit monde Ken et Barbie sublimé car chacun a sa morphologie propre et est doté d'une personnalité unique pourvu qu'elle entre dans le cadre de la bienséance.

    L'église y voit là un creuset de nouveaux paroissiens et a eu tôt fait d'envoyer le prêtre de la localité pour recruter ces fraîches brebis. Mais les prières et sermons ne génèrent d'autre réactions que des sourires polis et éventuellement une invitation à boire le thé.

    Et M'sieur le curé se dit que tout parfaits que soient ces fleurons de la technologie, leur créateur a tout bonnement oublié un petit supplément … d'âme...

     

     

    Belle journée à tous ! :-)


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  • Ce temps printanier donne la pêche. Rien de tel, après petites et grandes sorties au soleil, qu'une petite pause écriture. Voici le ne nouveau sujet de MILETUNE :

    MILETUNE semaine 46

    et le mot à ajouter est VOCALISES

    &&&&&&

     

    REDEMPTION

    Confortablement installé sur son gros nuage joufflu, l'ange Gabriel contemplait les terriens.

    Il les trouvait bien moroses, désespérés et désespérants, comme s'ils étaient atteints par une grande épidémie de pessimisme qui les rendaient même parfois carrément antipathiques. Ceci entraînant cela, les choses ne risquaient pas de s'arranger toute seules

    C'est ainsi qu'il avait eu l'idée d'envoyer un jeune garçon de banlieue, sauvé in extremis d'un accident de skate, déposer un message sur les murs de la ville.

    Un ange restant un ange, il n'avait pas les capacités d'un sorcier ou d'un mage pour réaliser des tours aussi facilement qu'un humain l'imagine. Mais ce jeune homme fauché par une voiture alors qu'il traversait une rue apparemment calme s'était trouvé gravement traumatisé et avait sombré rapidement dans un coma qui l'avait amené aux limites de l'au-delà, lors d'une expérience de mort imminente qu'il avait tout compte fait, dans son malheur, trouvée assez planante.

    C'est à l'occasion de cette brève rencontre que l'ange Gabriel avait pu lui glisser à l'oreille lors d'une courte étreinte, qu'on appellerait aujourd'hui ici-bas un « angel hug », un message à voix basse. Sa mission était de redonner goût à la vie à ses frères.

    Sitôt rétabli le jeune garçon tourna et retourna l'idée dans sa tête. Son entourage avait beau lui dire qu'il ne s'agissait que des effets secondaires de la morphine et autres drogues, il n'en démordait pas et gardait un souvenir ravi d'une rencontre qui semblait l'avoir métamorphosé à jamais.

    Dès qu'il fut sur pied, il se mit à décorer les murs de son quartier de couleurs très vives, de messages très positifs. Des fleurs géantes, des sourires, des citations piochées ça et là ou imaginées, mais toujours dynamiques et positives, du genre qui donne envie.

    Sa dernière création, un grand rectangle jaune adossé à une gouttière peinte de la même couleur, comme la page d'un grand livre. Il y avait inscrit quelques vers de R. Schaus, une invitation à se poser, à regarder, à contempler, à se nourrir de ce que la terre offre de plus beau. Les passants ralentissaient, lisaient, souriaient, se regardaient à nouveau, se prenait par la main parfois, et repartaient plus légers.

    Et l'ange Gabriel à chaque fois soupirait d'aise, entendant au bout du firmament les vocalises des archanges qui n'imaginaient même pas le miracle qui était en train de se produire.


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  • Allez un petit jeu d'écriture pour se maintenir en forme.

     MILETUNE   nous propose cette semaine :

    MILETUNE N° 38

    et le mot imposé est "CARAFE" 

    INVENTION

    Alceste est au chômage. Il avait de l'avenir pourtant depuis son idée lumineuse.

    Après des années d'études scientifiques, devenu expert en nanotechnologie, le jeune homme rêveur et ambitieux avait franchi avec courage et pugnacité les arcanes du marché de l'invention, des appels d'offres, des marchés publics, des industries chimiques et pétrochimiques et pour finir avait obtenu le sésame pour exploiter sa géniale invention, des nanoparticules insérées dans la peinture industrielle permettant d'inscrire à la demande des messages personnalisés sur un support choisi.

    C'est ainsi que petit à petit les piétons virent s'inscrire sur devantures des magasins les prix, les promotions pour des produits qu'ils n'auraient jamais pensé consommer auparavant. Les écoles publiques et privées s'ornèrent de dessins d'enfants, de poèmes ou de la charte du vivre ensemble. Les messages attractifs se multipliaient à l'envi et les sociétés rivalisaient d'imagination pour attirer l'attention de la foule, en douceur,  les amenant à consommer plus, à consommer mieux, à donner l'envie de faire, de dire, d'avoir...

    Le mouvement prenait une telle ampleur que les particuliers étaient de plus en plus demandeurs et voulaient à leur tour avoir accès à un tel média. Des mamans imaginaient acquérir cette peinture pour la chambre de ses enfants, pensant aux phrases qu'elles pourraient inscrire en lettres courbes "Range ta chambre ! " et en filigrane "Je t'aime". Chaque citoyen avait bien deux ou trois idées derrière la tête pour faire un bon usage de cette peinture révolutionnaire.

    Alceste se remit donc au travail pour que cette invention qui l'avait déjà bien enrichi puisse faire le bonheur de tous et devienne abordable pour chacun. Il travailla donc plusieurs mois d'affilée pour rendre ses fameuses nanoparticules intuitives, rendant inutile la commande du slogan qui désormais se générait sur une simple pensée...

    Tout semblait se dérouler au mieux et la dernière étape avant l'adoption définitive du nouveau projet consistait en une cérémonie officielle, rassemblant toutes les huiles du département, de la région et un ou deux ministres. Une camionnette polie et lustrée offrait un panneau brillant, prêt à accueillir un slogan inédit sous les yeux ébahis de l'assistance. L'attention était à son comble et Alceste devait juste évoquer en pensée un slogan flatteur et édifiant, pour savourer ensuite un succès bien mérité.

    Malheureusement... malheureusement... s'inscrivit doucement en longues lettres élégantes... "Madame... le... Maire... a du persil entre les dents". C'était parti tout seul ! impossible à rattraper ! quelques cris outragés, un ou deux gloussements et des éclats de rire éclatèrent à faire trembler les murs de la mairie.

    Adieu veaux, vaches, cochons, couvées. Alceste est resté en carafe et son projet si ambitieux a capoté en deux secondes.

    Aujourd'hui, Alceste cherche du travail... si possible très loin du domaine de la communication.


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  • Un endroit insolite cette semaine pour le sujet de MILETUNE,

    MILETUNE N° 36

     

    deux objets curieux

    MILETUNE N° 36

    et un mot à placer... "molaire"

    Voilà qui m'a inspirée...

     

    CHASSE AU TRESOR

    J'en rêvais depuis longtemps...

    Cette librairie était mon tourment. Immense caverne d'Ali Baba, elle excitait ma convoitise tant les ouvrages m'appelaient comme autant de formules magiques, m'attirant comme un petit poisson dans les filets des mythes, légendes, histoires vrais ou fausses, fabuleux voyages dont je n'arrivais à me rassasier. Mais mon petit budget ne serait jamais à la hauteur de ma boulimie littéraire.

    Et puis, j'avais appris par une campagne publicitaire largement diffusée à l'ouverture de ce gigantesque bâtiment tapissé de livres du sol au plafond, qu'une chasse au trésor était ouverte et que le gagnant remporterait pendant dix ans son poids en livres chaque mois en bre... hi hiiiiii septembre, octobre, novembre, décembre... comme les huîtres. J'étais très motivée pour trouver ma perle fine.

    Il fallait donc dénicher dans cette cathédrale de la petite et grande littérature, un livre très particulier, non pas un livre en fait, mais LE livre.

    Une enquête aurait offert des indices en pagaille mais il s'agissait plus ici d'une quête avec comme seul élément une énigme...

    Léger comme une plume mais lourd comme le monde, mon visage ne plaira pas à tous mais mon contenu est universel. Lorsque tu me trouveras, tu me reconnaîtras.

    Après avoir parcouru tous les rayonnages qui me semblaient les plus propices à servir de cachette, philosophie, ésotérisme, religions, contes et légendes, société, histoire... j'avais rapidement réalisé que la tâche était herculéenne. J'avais évité les romans et nouveautés, estimant que la tâche aurait été trop aisée et que beaucoup de lecteurs y penseraient, contourné le rayon sports dont je me moquais comme de ma première molaire, allais me lancer dans la catégorie voyages mais déjà le haut parleur annonçait la prochaine fermeture du magasin et j'étais vraiment dépitée, d'autant que la chasse au trésor prenait fin le lendemain et qu'aucun client n'avait encore mis la main sur le fameux Graal.

    J'avais là une occasion unique de trouver le trésor et de réaliser un vieux rêve... me laisser enfermer dans le magasin et explorer une nouvelle fois tous les rayonnages pendant toute une nuit.

    J'avais attendu deux bonnes heures avant d'oser sortir de ma cachette, de peur de me faire surprendre par un veilleur ou un employé zélé qui aurait fait quelques heures supplémentaires. Mais tout était calme et la voie était libre. J'avais donc repris mes recherches et à la nuit tombée, la lumière de la lune traversait les immenses fenêtres et éclairait avec douceur les bibliothèques leur conférant un aspect encore plus mystérieux que dans la journée. Les livres s'étendaient sur plusieurs étages, dominés par une fantastique voûte soulignant l'immensité des lieux. Sans me décourager j'errais dans les allées tantôt méthodiquement, tantôt suivant mes coups de cœur, cette nuit-là avait un parfum d'éternité.

    C'est entre deux bacs de livres pour enfant que mon œil fut attiré par un livre en carton, recouvert d'un mandala en polymère, gris et blanc réhaussé d'une petite perle de couleur rouge, discret et étrange à la fois, ni simple ni luxueux et assez étrange dans le domaine de la jeunesse. Je pensais à un de ces cahiers de coloriage à la mode et le feuilletais distraitement pour m'apercevoir que toutes les pages étaient blanches en papier recyclé et complètement vierges.

    En un éclair je compris ! C'était lui ! Tout collait avec l'énigme... il ne pesait que quelques grammes mais chacun avait la possibilité de réécrire le monde à sa façon. Je l'avais trouvé... j'avais gagné.

    Je m'assis sur le sol, face à l'entrée principale du magasin, le livre serré sur le cœur attendant religieusement l'aube et l'arrivée des premiers employés, des étoiles plein la tête.

     


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