-
Lecture d'automne
Comme première lecture de la saison, je ne pouvais rêver mieux !!!
J'ai découvert avec ravissement "Le sourire étrusque" de José Luis Sampedro
Auteur espagnol, couverture énigmatique (les photos anciennes m'intriguent toujours un peu), un livre plein, taille, image poids en adéquation. Cela peut paraître bête, mais quelquefois la main se tend vers le livre comme vers un beau fruit.
Puis la quatrième de couverture qui dit : Un vieux paysan calabrais malade arrive chez son fils à Milan pour y subir des examens. Il déteste la vie dans le Nord, cette ville hostile et son ciel gris, mais c'est là qu'il découvre son dernier amour : son petit-fils. Bruno, qui porte le nom de ses camarades partisans lui avaient donné au temps du maquis. Dans ce roman plein de tendresse, d'humour et d'émotion, l'approche de la mort, la vieillesse, offrent encore de formidables moments de bonheur et d'apprentissage, qui mènent à la plénitude et à la sérénité si bien représentées par le fameux sourire étrusque.
J'admire le rédacteur de ce résumé qui s'en sort assez bien pour présenter en quelques mots seulement une histoire si belle et si dense.
Le récit commence par la découverte, dans une salle de musée, de statues étrusques au sourire qui va au-delà de la mort, et cette brève rencontre sera en quelque sorte le fil rouge de la destinée de Salvatore Roncone que nous découvrons, vieil homme en fin de vie que son fils accueille chez lui pour qu'il reçoive les meilleurs soins. Et notre paysan doit composer avec l'arrachement à sa Calabre (où il laisse derrière lui un litige digne de Don Camillo et Pépone et qui le ronge au moins autant que son cancer) et la découverte d'une ville du nord dont il ne connaît pas les codes et qu'il critique avec véhémence. Et nous n'avons pas affaire à un papy ramolli, un tempérament de calabrais qui a combattu et qui a séduit toutes les femmes avec en filigrane une histoire sensible qu'il dévoile petit à petit...
Il découvre un petit fils âgé de quelques mois, dans lequel il se retrouve, qu'il apprivoise et reconnaît comme son plus précieux trésor. Il décide de le protéger d'un environnement qu'il juge hostile et néfaste pour lui, et doit composer avec une belle fille qui l'agace avec ses manies de gens cultivés. Il se sent investi d'une mission sacrée et se mélangent son dialogue intérieur avec sa rusca (sa maladie qu'il a nommée ainsi... ah mais je ne dirai pas tout !...), ses souvenirs de résistance, ses conquêtes amoureuses, ses références à l'Italie du sud qu'il a été obligé de quitter mais où il compte bien retourner avec son petit fils...
Et voilà... je suis tombée dans le piège ! Envie de raconter l'inracontable. Tout est trop bien intriqué et merveilleusement dosé pour supporter un récit qui l'affaiblirait (je n'ai pas non plus la prétention de savoir le faire ). J'ai en fait commencé ce livre et je ne l'ai plus lâché. Tous les personnages de cette délicieuse histoire sont attachants, tous les éléments du récits sont intimement liés et totalement complémentaires, en équilibre parfait.
Il se dégage de cette histoire une atmosphère particulière, que j'ai trouvée... automnale. Cette semaine estivale ne trompe pas complètement son monde. Nous sommes bel et bien en automne... La lumière baisse, les feuilles jaunissent, la nature avance vers son crépuscule mais nous savons tous que sa mort est un gage de renaissance. Et c'est tout à fait ce que j'ai ressenti en suivant ce vieil homme qui marche courageusement vers sa fin mais qui promet une aube radieuse.
Encore un vrai trésor...
-
Commentaires
une bonne idée pour moi peut etre ; à bientot Cathy...Très bon week-end un peu frais, pas trop, juste ce qu'il faut pour mettre une petite laine... j'adore... Petites chataignes au goûter... un peu d'écriture pour les antologies éphémères de Quichottine. Ce dimanche après-midi va être sous le signe du coocooning... De quoi recharger les batteries. C'est agréable aussi... Bisous
Moi non plus... à trente ans je lisais autre chose. Mais la sensibilité évolue en fonction de l'âge et du vécu de chacun. La seule constante chez moi, c'est l'amour de lire... Bon week-end. Bisous
Notre histoire vient à la rencontre de celle des personnages. A chaque âge le plaisir de certaines lectures. Ce livre à 30 ans ne m'aurait peut-être pas tenté... bisesEh oui ! et la lecture est un plaisir qui commence au moment du choix de l'ouvrage... Bisous
Je suis passée. C'est vraiment un beau projet... Bon courage car c'est aussi un gros projet. Bisous
Nous recommençons à travailler...
Tu pourrais me donner ton avis ?
http://les-anthologies-ephemeres.over-blog.com/article-mijoty-et-la-boite-a-reves-martine-du-jdv-85859133.html
Je t'embrasse. Passe une belle journée à venir.
(copier-coller tardif pour avertir les bénévoles de Mijoty...)Tu l'as donc lu... as tu aimé ? Pour ma part, c'est effectivement un coup de chapeau car j'ai vraiment été charmée par les multiples facettes de ce personnage et par cette histoire pleine de sensibilité... Bonne soirée. Bisous
Ton livre donne envie d'être lu. Merci pour ce beau partage! Je note!
Passe me voir sur mon nouveau blog, ça me ferait plaisir!
Belle journée!
Bisous
Un vrai coup de chapeau que tu donnes là à ce livre.
Une tendresse et une admiration pour ce roman sensible, au héros au caractère bien trempé qui ne s'en laisse pas compter par les ans et regarde l'avenir qui suivra après lui, tout en laissant au passage des pans de son histoire.
J'ai aimé qu'il donne un nom à sa maladie : c'est original et cela donne l'idée qu'en la nommant, il puisse lui parler à armes presque égale.
Merci de ce partage
Bises
CorineIl l'est Cathie... il l'est... et bien écrit, et tendre, et drôle, et profond... On en sort tout chose... Bisous
Sensible comme tu l'es, je suis certaine que tu l'adorerais. Tu me diras ce que tu en penses si un jour tu le lis... Gros bisous
Oui et cela m'a fait sourire car quand tu publiais tes articles sur Milan, j'étais en plein dans cette histoire. Je me suis fait la même réflexion à propos de la nationalité de l'auteur. Je t'assure qu'on croirait ce livre d'un pur cru italien. Le Papy Ronconne utilise d'ailleurs parfois, avec son tempérament méditerranéen des expressions en italien qui ne sont pas traduites par l'auteur. On happe le moment in vivo, ne manquent plus que les gestes... Sa haine pour Milan vient plutôt du fait qu'il se sent arraché de sa Calabre et qu'en bon chauvin, il pense que tout est mieux en Italie du sud, que le progrès n'en est pas un, etc
Bisous Clara.
Je suis ravie ! et si il te plait je le serai encore davantage, tu sais comme il est agréa ble de partager les lectures qui nous enthousiasment... Belle journée pour toi aussi. Gros bisous.
Magnifique, oui c'est le mot !... si tu as l'occasion... ne te gêne pas l'histoire est très puissante mais il se lit tout seul... Bisous
Merci beaucoup et à bientôt pour ta prochaine lecture ;)
Gros bisous
Merci...
Je me disais justement que je devrais renouer avec mes lectures en VO. Ce serait une occasion.
Passe une belle journée. Bisous.
C'est quand même étrange qu'un auteur espagnol écrive une histoire italienne.
Je rentre de Milan et j'y ai vu de belles choses vraiment, et en plus il faisait beau.
Merci pour cette info, bon lundi à toi avec mon amitié.Ce livre doit-être magnifique, ta description donne envie de le lire. Alors affaire à suivre...
Je te souhaite une douce nuit.
Gros bisous.
Ajouter un commentaire
J'ai lu ta page et ta façon de le raconter si bien, ce personnage et j'ai dit ce que, par toi, j'en avais perçu, j'ai dit ce qui m'avait plu et émue.
Bises et belle journée demain