• Un endroit insolite cette semaine pour le sujet de MILETUNE,

    MILETUNE N° 36

     

    deux objets curieux

    MILETUNE N° 36

    et un mot à placer... "molaire"

    Voilà qui m'a inspirée...

     

    CHASSE AU TRESOR

    J'en rêvais depuis longtemps...

    Cette librairie était mon tourment. Immense caverne d'Ali Baba, elle excitait ma convoitise tant les ouvrages m'appelaient comme autant de formules magiques, m'attirant comme un petit poisson dans les filets des mythes, légendes, histoires vrais ou fausses, fabuleux voyages dont je n'arrivais à me rassasier. Mais mon petit budget ne serait jamais à la hauteur de ma boulimie littéraire.

    Et puis, j'avais appris par une campagne publicitaire largement diffusée à l'ouverture de ce gigantesque bâtiment tapissé de livres du sol au plafond, qu'une chasse au trésor était ouverte et que le gagnant remporterait pendant dix ans son poids en livres chaque mois en bre... hi hiiiiii septembre, octobre, novembre, décembre... comme les huîtres. J'étais très motivée pour trouver ma perle fine.

    Il fallait donc dénicher dans cette cathédrale de la petite et grande littérature, un livre très particulier, non pas un livre en fait, mais LE livre.

    Une enquête aurait offert des indices en pagaille mais il s'agissait plus ici d'une quête avec comme seul élément une énigme...

    Léger comme une plume mais lourd comme le monde, mon visage ne plaira pas à tous mais mon contenu est universel. Lorsque tu me trouveras, tu me reconnaîtras.

    Après avoir parcouru tous les rayonnages qui me semblaient les plus propices à servir de cachette, philosophie, ésotérisme, religions, contes et légendes, société, histoire... j'avais rapidement réalisé que la tâche était herculéenne. J'avais évité les romans et nouveautés, estimant que la tâche aurait été trop aisée et que beaucoup de lecteurs y penseraient, contourné le rayon sports dont je me moquais comme de ma première molaire, allais me lancer dans la catégorie voyages mais déjà le haut parleur annonçait la prochaine fermeture du magasin et j'étais vraiment dépitée, d'autant que la chasse au trésor prenait fin le lendemain et qu'aucun client n'avait encore mis la main sur le fameux Graal.

    J'avais là une occasion unique de trouver le trésor et de réaliser un vieux rêve... me laisser enfermer dans le magasin et explorer une nouvelle fois tous les rayonnages pendant toute une nuit.

    J'avais attendu deux bonnes heures avant d'oser sortir de ma cachette, de peur de me faire surprendre par un veilleur ou un employé zélé qui aurait fait quelques heures supplémentaires. Mais tout était calme et la voie était libre. J'avais donc repris mes recherches et à la nuit tombée, la lumière de la lune traversait les immenses fenêtres et éclairait avec douceur les bibliothèques leur conférant un aspect encore plus mystérieux que dans la journée. Les livres s'étendaient sur plusieurs étages, dominés par une fantastique voûte soulignant l'immensité des lieux. Sans me décourager j'errais dans les allées tantôt méthodiquement, tantôt suivant mes coups de cœur, cette nuit-là avait un parfum d'éternité.

    C'est entre deux bacs de livres pour enfant que mon œil fut attiré par un livre en carton, recouvert d'un mandala en polymère, gris et blanc réhaussé d'une petite perle de couleur rouge, discret et étrange à la fois, ni simple ni luxueux et assez étrange dans le domaine de la jeunesse. Je pensais à un de ces cahiers de coloriage à la mode et le feuilletais distraitement pour m'apercevoir que toutes les pages étaient blanches en papier recyclé et complètement vierges.

    En un éclair je compris ! C'était lui ! Tout collait avec l'énigme... il ne pesait que quelques grammes mais chacun avait la possibilité de réécrire le monde à sa façon. Je l'avais trouvé... j'avais gagné.

    Je m'assis sur le sol, face à l'entrée principale du magasin, le livre serré sur le cœur attendant religieusement l'aube et l'arrivée des premiers employés, des étoiles plein la tête.

     


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  • Merci pour vos gentils commentaires sur ma participation au n° 33 de MILETUNE et votre demande de suite. Me voilà bien embêtée !... Je n'ai vraiment pas envie de vous décevoir, mais voilà, je ne sais pas écrire les longues histoires et je fonctionne un peu comme Tabatha, ma petite pépette, quand elle jouait avec sa balle... je fais des huit !...

     

    MICROSILLON suite... ou pas

     

    Voyez sa trace. Invariablement elle fermait sa boucle et passait derrière moi pour faire un magnifique 

    MICROSILLON suite... ou pas

    Chaque lancer de balle devenait une nouvelle histoire et son plaisir était à chaque fois instantané, tout neuf et unique.

    Est-ce par mimétisme ? Quand j'invente une histoire autour d'une consigne je fonctionne un peu comme Tabatha et je fais des huit... et après impossible de repartir sur le même récit car pour moi la boucle est bouclée.

    Les nouvelles et les romans déclenchent mon admiration, écrire c'est oser entrer dans un labyrinthe ou avancer sans se perdre dans les chemins de traverse et les digressions, savoir s'amuser avec mais toujours retrouver son chemin. Je ne sais pas si je saurai un jour écrire comme cela...

    MICROSILLON suite... ou pas ?

     

    MICROSILLON suite... ou pas ?

     

    MICROSILLON suite... ou pas ?

    Comme me le répétait ma grand-mère, il ne faut jamais dire "Fontaine je ne boirai pas de ton eau" mais pour le moment vous allez devoir écouter l'orgue de Barbarie avec moi car j'ai bien peur de ne pas savoir, pour le moment,  ce qui se passe de l'autre côté de la dune :-)

    Belle journée à tous.

     

    MICROSILLON suite... ou pas ?

     

     


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  • Le sujet de MILETUNE de cette semaine m'a inspirée... Voici ma participation :

     

    MICROSILLON

     

    Dans le port d'Amsterdam

    Y'a des marins qui chantent...

     

    Dans les rue de Hollande,

    Des vélos qui pédalent...

     

    Et le touriste perdu en arrête un, car il tourne et vire depuis une demi-heure cherchant désespérément le chemin de la plage. Il demande la mer , la mè-reu, ondulant de la main et entonnant la chanson de Trenet.

    • Ah ? Lala lalalala lala... Draaiorgel ?

    • Non ! La meeeeer

    • Ah, ja, Draaiorgel !

    Qu'est-ce que ce mot qui sonne comme des rayures sur un vieux vinyl ?

    Le touriste dit « dank» et continue sa marche un peu dépité... se disant qu'en suivant les mouettes il arrivera bien à bon port. Quoi que les mouettes on en voit à Paris... C'est que le touriste n'est pas aventurier, il aime bien quand tout est balisé...

    Quelques notes rondes et harmonieuses lui accrochent l'oreille et le long de la dune, il aperçoit un instrument baroque qui l'attire irrésistiblement. Un petit groupe l'écoute, un grand contentement se lit sur leur visage, certains mangent une glace, les enfants dansent et chahutent. Une scène joyeuse qui lui ferait presque oublier la dune qui s'étend là, tout près... Le touriste se joint au groupe, amusé par l'étrange équipage, un bel orgue de barbarie remorqué par un vélo, on ne pouvait s'attendre à moins dans le pays de la bicyclette. L'organiste souriant régale les passants de chansons universellement connues et le touriste se dit que décidément... les vacances ça a du bon !

     

    MILETUNE SEMAINE 33

     


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