• Ma candidature pour chroniquer un nouveau livre dans le cadre de Masse Critique Babelio a été retenue et confinement et tête en friche aidant, je suis très en retard pour vous parler de :

     

    Masse critique Babelio : "fières d'être cheminotes" Michelle Guillot et Denise Thémines

    Résumé :

    Deux cheminotes, deux témoignages, deux tranches de vie qui retracent avec beaucoup d'humanité l'univers de la SNCF. 
    « Mai 1959 arriva, avec la confirmation de mon commissionnement, l'octroi de ma carte SNCF : enfin j'étais une cheminote à part entière, enfin j'avançais, la roue commençait à tourner. » 
    Michelle Guillot est née en 1938 à Nice où son père travaillait aux ateliers SNCF. La guerre finie, la vie reprend son cours à Saintes, rythmée par les trains qui passent, et, à 19 ans, Michelle entre à la SNCF. Elle en sortira, sans vraiment la quitter, trente-six ans plus tard. 


    « Le lundi 21 juillet 1969 à 3 h 56, le premier homme mettait un pied sur la Lune et moi, à 7 h 50, je franchissais la porte du 88, rue Saint-Lazare, à Paris, siège de la SNCF... » 
    Avec ce récit, Denise Thémines porte sur ce monde le regard étonné, curieux et amusé de la jeune embauchée parisienne qu'elle fut voici cinquante ans. 

     

    Cette couverture originale m'a donné envie. Car la lecture de ces deux récits montre qu'elles le sont fières, ces femmes, d'avoir fait mieux que survivre dans le monde essentiellement masculin de la SNCF des années 60, elles ont découvert un métier aux structures administratives complexes et avancé pas à pas dans l'échelle hiérarchique à gros efforts d'adaptation et de volonté.

    J'ai aimé suivre Michelle. Elle raconte comment toute jeune elle est entrée dans cette grande machine qu'est la SNCF et comment à l'époque il était possible d'apprendre un métier "sur le tas". Elle n'avait pas de diplômes mais la farouche volonté de réussir là où on ne l'attendait pas. Avec courage et pugnacité elle s'est adaptée à chaque poste jusqu'à encadrer des équipes avec succès et reconnaissance. Elle a mené une carrière qui ne ferait pas à l'heure actuelle un film, pas d'héroïsme, pas de tapage, mais du courage et de la ténacité qui ont permis, à l'heure de la retraite, de sentir qu'elle a fait et bien fait ce qu'il fallait, qu'elle a fait sa part. Il est amusant de sentir à travers ses lignes, écrites de façon précise et factuelle, cette odeur de bureau, de registres remplis consciencieusement à l'encre rouge, bleue, noire. C'était l'époque des stencils, des carbones, des carnets, des coursiers. J'ai compati lorsqu'elle a abordé la question des roulements du personnel... casse-tête ferroviaire par excellence et à l'époque il n'y avait pas d'informatique...

    Denise relate dans un court récit-nouvelle la petite histoire de sa vie à la SNCF, les anecdotes qui font le sel de la vie professionnelle. Autre style mais une immersion dans ce milieu masculin par excellence.

    Pas de thriller donc, pas de "page turner" mais des morceaux de vie, précieux témoignages d'une époque révolue mais qui a tout de même contribué à l'émancipation des femmes par le travail.

    Les éditions Henri Dugier ont publié dans la même collection d'autres ouvrages relatant divers métiers, cultivant ainsi la mémoire du savoir faire.

     

    Extrait : 

    "Je me suis cependant vite rendu compte que ce projet que je couvais n'avait pas l'adhésion de tous. Entre les "pro" et les autres se trouvait toute la gamme des incrédules et de ceux qui n'attendaient plus que la retraite. Alors, à chaque fois que cela était possible, je me suis attachée à simplifier les tâches, à raccourcir les circuits pour leur démontrer le bien-fondé de notre organisation plutôt que d'essayer de les convaincre. Combien de fois ai-je entendu "Oui, mais avant..." ? " pages 106-107

     

    Belle journée à tous.

     

     

     


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  • Bonjour à tous,

    J'ai découvert grâce à Masse Critique un petit ouvrage charmant. Des instants de vie déclinés en très courts poèmes suggèrent, plutôt que racontent, des petits moments vécus au hasard d'un chemin, d'un nuage, d'un chant d'oiseau, d'un souvenir. A l'échelle d'une fleur, chacun serait une étamine. le livre discret attire l'oeil par une aquarelle aux couleurs très douces qui annoncent la légèreté des mots sur des sujets plus profonds et des impressions éphémères déclinées sur un très beau papier, transformant le livre en petit carnet bijou.

    Un moment paisible pour les amateurs de poésie. 

     

    Masse Critique Babelio : "Au plus près de nos pas" de Josette Ségura

     

     


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  • Lors d'un salon du livre à Paimpol, j'ai eu l'occasion de rencontrer un auteur local, Fañch Rebours, qui présentait son dernier livre :

    "Aline & moi" de Fañch Rebours

     

    Attirée par la couverture aux couleurs vives et des articles élogieux dans la presse régionale, j'ai eu plaisir découvrir ce roman amusant où le narrateur (qui n'est pas l'auteur, assure-t-il, mais dont les références peuvent parfois  laisser croire le contraire smile) nous fait vivre les états d'âme d'un écrivain de province (écrivaillon breton comme il se nomme) qui rêve et finit par faire la connaissance d'une étoile montante de la littérature, très exposée dans les médias, parisiens de surcroît.

    "-Elle va penser que je l'invite parce qu'elle est écrivaine, et que, moi, je joue à l'être un peu. Elle va penser que je veux lui refiler un manuscrit issu de mon génie incompris pour qu'elle me coopte chez son éditeur." p 28

    S'ensuivent des approches, reculades, doutes et moments burlesques, et surtout une description acidulée du face à face écrivain provincial versus édition parisienne.

    "L'intelligentsia médiatisée est parisienne par essence. Elle est photogénique, sait s'habiller. Elle ne lit pas de littérature régionale. Sans la mépriser (ça ne ferait pas gentleman), elle la considère en souriant et c'est ainsi qu'elle passe à côté d'Alain E. pour ne citer que lui" p 89

    Des moments très drôles racontent l'attirance pour ce monde brillant des écrivains reconnus (clinquant parfois ?) confinant parfois à l'idôlaterie mais ne l'épargnant pas de quelques coups de griffe ironiques.

    Et puis il y a aussi ces descriptions de la vie douce de la province et de ces paysages, qui n'empêchent pas notre écrivain de beaucoup cogiter, mais qui communiquent le bonheur de vivre dans cette belle région bretonne. Et même au fil d'une description, l'humour n'est jamais loin :

    "J'étais donc seul quand je l'ai croisée, au détour d'un chèvrefeuille grimpant sur une souche sèche, à la hauteur du bois de pin et de la villa moderne construite à fleur de falaise pour le compte d'un richard étranger (dont le bras fut assez long pour que trois arbres magnifiques lui obstruant la vue y perdent le goût de la verticalité)." p 100

    Cette comédie est un exercice qui ne ressemble pas à ses autres ouvrages, Fañch Rebours écrivant d'habitude des nouvelles "noires" CLICK et plus récemment un magnifique ouvrage "Transport(s)" qui autour de moi fait l'unanimité et qui est sur le dessus de ma pile à lire (que je m'étais jurée-à-tout-jamais-de-ne-jamais-avoir mais la retraite en a décidé autrement, les tentations étaient trop fortes). Je vous en reparlerai dès  que je l'aurai lu.

    C'était donc mon petit coup de coeur pour une comédie insolite écrite par un auteur adorable.

     

    @ tous, je suis heureuse de vos commentaires, j'ai juste oublié de vous préciser que l'humour de cette comédie est aussi composé pour beaucoup du talent de l'auteur pour l'auto-dérision qui n'est pas la moindre de ses qualités... wink2

     

     

     

     

     


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  • Aimant depuis toujours les albums pour enfants, j'ai reçu avec grand plaisir cet album dans le cadre de Masse critique jeunesse chez Babelio :

     

    Masse critique jeunesse : "Les chats Peaud'roues" de Stéphanie DunanPallaz et Sophie TurrelC

     

    Cette histoire amusante nous fait suivre l'aventure de deux chats bricoleurs et passionnés de voiture. Plusieurs fois champions, ils vont devoir compléter leur palmarès avec la Kitty Cat's Cup mais tout n'est pas toujours simple. Les illustrations sont pétillantes et le récit mené à rythme d'enfer. Petit plus, l'histoire est racontée en vers, comme une fable, le récit en plus d'être drôle est très musical Et ne croyez pas que c'est une histoire d'humain, je crois que j'ai débusqué le narrateur bien caché dans chaque image du livre. Du bonheur pour petits et grands.

    Merci aux Balivernes éditions chez qui je vais découvrir les autres livres de la série et d'autres titres bien engageants.

    www.balivernes.com

    www.les-petits-chats.com


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  •  Une nouvelle fois j'ai eu la chance de voir ma candidature à Masse critique de Babelio retenue. Voici l'ouvrage que j'ai reçu :

     

    Masse critique Babelio : Reprise des activités de plein air de Jean-Claude Lalumière   

     

    Quatrième de couverture

    Sur l'île d'Oléron, trois hommes, trois générations : Mickaël, Christophe et Philippe. Ils vivent au rythme de l'océan, badinent, se moquent de la fragilité des « choses de la vie ». Des femmes se sont éloignées. Le mur de l'Atlantique paraît infranchissable. Les corps parfois défaillent. Mais les trois hommes ne cèdent jamais à la gravité. Il y a des recettes de cuisine à réinventer, une maison à rénover, des romans à lire ou à jeter, telles des bouteilles à la mer. Et peut-être un secret à partager. Surtout, Mickaël, Christophe et Philippe s'apprêtent à mettre le cap vers une ligne d'horizon chargée d'embruns et porteuse de promesses.

    Un roman étincelant, plein d'humour et de poésie, une ode à l'amitié, qui suspend le temps et rend la mélancolie plus douce.

     

    Trois hommes, trois générations mais pas la même famille. Un concours de circonstances fait qu' ils se trouvent à partager un moment de leur vie, chacun survivant à sa propre histoire. Ils finissent par se réparer et se réinventer. Le décor enchanteur de l'île d'Oléron participe au charme de l'histoire et quelques moments cocasses émaillent l'histoire déclinée sous plusieurs formes, mails, articles, récits de l'un ou de l'autre, dialogues. Un style un peu déroutant qui pourtant permet de suivre nos personnages avec plaisir et parfois un peu l'ennui du temps qui s'étire. Pas un grand coup de coeur mais une belle aventure humaine cependant.


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